Lille envoyé spécial
Pierre Mauroy avait, sans le vouloir, vendu la mèche, vendredi soir. Quittant le siège de la Communauté urbaine de Lille, l'ancien Premier ministre avait glissé à Martine Aubry : «A dimanche !» La surprise n'en était plus une... La veille, constatant l'absence de la maire de Lille à la première réunion du comité politique du candidat Jospin, le ministre de la Ville, Claude Bartolone, avait appelé son ancienne patronne de la rue de Grenelle. Il l'avait trouvé «profondément blessée» par le pamphlet que lui consacrent Philippe Alexandre et Béatrix de L'Aulnoit (lire ci-contre). Il l'a dissuadée de préparer une tribune pour répliquer au livre. Et a commencé à jouer de son carnet d'adresses pour rameuter les «amis de Martine» lors d'un déjeuner «de famille» dans un restaurant situé sur les remparts de Lille.
La larme à l'oeil, Aubry est donc venue accueillir sa «surprise», hier sur le coup de 13 heures, à la gare TGV de Lille-Flandres. Des ministres actuels comme Elisabeth Guigou, Catherine Tasca ou Jean-Luc Mélenchon, des ex comme le directeur de campagne de Jospin, Jean Glavany, ou Claude Allègre, et des élus de toutes sensibilités, sauf du courant jospino-rocardien de Strauss-Kahn. D'autres étaient venus de plus loin : de Morlaix comme la garde des Sceaux, Marylise Lebranchu, de Besançon telle la secrétaire d'Etat aux Personnes âgées, Paulette Guinchard-Kunstler, ou de Valence comme le député Eric Besson. Delanoë s'est fendu d'un mot d'excuse, tandis que Jos