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Libération
Éditorial

Unanimes

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publié le 4 mars 2002 à 22h28

L'annonce de sa candidature a propulsé la cote de Jospin, de même que Chirac avait bénéficié de l'effet Avignon. Cela peut donner au candidat socialiste du coeur à pédaler, mais non une raison de lever le nez du guidon : l'affaiblissement actuel de Chirac montre que ce genre de popularité est éphémère. Il est vrai que la campagne de l'actuel président a du mal à démarrer et qu'elle est pénalisée par son improvisation, voire son amateurisme ­ un comble pour un homme versé dans les arcanes du parfait candidat.

La bipolarisation du second tour rejaillit inévitablement sur toute la campagne. La règle du jeu veut pourtant que tous évitent de parler du scrutin décisif autrement que pour faire «comme si», comme s'ils avaient des chances d'en être, ce qui les dispense d'avoir à dire ce qu'ils feront une fois éliminés. La question se pose tout spécialement pour Chevènement. Reste la valeur testimoniale de leurs engagements et un brassage d'idées qui est au coeur même des principes démocratiques.

Par exemple, sur la «réforme de l'Etat», thème qui peut effrayer les électeurs par son abstraction et qui est pourtant au centre de bien des malaises. Il existe chez les candidats une quasi-unanimité pour souhaiter un changement à la fois profond et rapide de l'action publique (lire page 4). Cela devrait encourager le vainqueur, quel qu'il soit, à relever ses manches sitôt élu.

Jospin, dans son entretien télévisé hier, a évoqué ce qu'il aurait à glaner à l'entrechoc des idées et des projets entr