C'est la lutte finale. C'est peut-être même la chute finale. Jean-Pierre Chevènement a lancé, hier soir, lors d'un meeting parisien au Cirque d'hiver, sa «bataille décisive». Celle qui, espère-t-il, fera de lui l'un des deux finalistes. Plus que jamais, il a tenté d'apparaître comme «le candidat de la rupture». Celui du «changement» en déclinant, longuement, ses propositions autour de trois axes: «Reprendre confiance en la France, relever le citoyen et rendre justice aux Français qui travaillent.» Il n'est pas certain que cela suffise. A en croire les dernières livraisons des instituts de sondages, le candidat du Pôle républicain plafonne, au mieux, à 11 %. Au pire, il culmine à 8 %. De toute évidence, le député de Belfort n'a pas réussi «à faire turbuler le système du pareil au même». Il a beau affirmer qu'il «ne roule ni pour Jacques Chirac ni pour Lionel Jospin», cela ne suffit pas à le présenter aux yeux des électeurs comme la solution aux deux cohabitants. A moins de cinquante jours du premier tour, le troisième homme va au mieux le rester.
Parce que, malgré tout, il croit plus que tout autre candidat aux miracles, il se jette à corps perdu dans la bagarre. En usant de vieilles ficelles un rien démagogique. Un poil populiste. La dramatisation, d'abord. Selon lui, le «duo préfabriqué» que constituent Chirac et Jospin est le fossoyeur de la maison France. «Les Français ont le droit de savoir que leur temps est compté, s'ils ne veulent pas se faire voler en douce leur q