Un tournant ? Sans aucun doute. Un point de non-retour ? Cette deuxième question taraude l'équipe de campagne de Jacques Chirac. Et l'accusation portée contre lui par Didier Schuller (lire page 17) ne va rien arranger.
Le président sortant est en situation délicate : trois nouveaux sondages viennent confirmer la tendance annoncée lundi par l'indicateur présidentiel CSA-Libération-la Dépêche, qui plaçait Jospin en tête du second tour avec 52 % contre 48 %. BVA pour Paris Match (1) met désormais Jospin en tête avec le même score : 52 % contre 48 %, au lieu d'un match nul 50-50 quinze jours plus tôt. La Sofres (2) pour le Nouvel Observateur donne Jospin à 51 % et Chirac à 49 %. Un écart identique en faveur de Jospin est relevé par l'Ifop pour l'Express et BFM (3).
Solitude. Le plus inquiétant pour Chirac est que ces estimations de second tour s'inscrivent dans la logique politique du premier. BVA, comme CSA lundi, donne désormais Jospin en tête dès le premier tour (24 % contre 21 % à Chirac). Les deux autres les placent dans un mouchoir de poche, avec un léger avantage à Chirac : 24 % contre 22,5 % pour la Sofres, 22 % contre 21 % pour l'Ifop. «Si Jospin le devance au premier, ne serait-ce que de 0,01 %, Chirac n'a aucune chance de l'emporter au second», estime Philippe Méchet, de la Sofres.
Car Chirac ne peut compter que sur lui-même au second tour. «La gauche a joué la concurrence, alors que la droite a fait de la destruction», observe Philippe Méchet. Résultat, ni Bayrou (4 % c