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Libération
Interview

«L'homme réussit à avoir un passif sans avoir de bilan»

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publié le 6 mars 2002 à 22h30

Jean-Louis Bourlanges est député européen UDF et président de la branche française du Mouvement européen.

Jacques Chirac baisse dans les sondages. Cela vous semble-t-il normal?

J'ai toujours été frappé par le fait que les dirigeants et le noyau dur des électeurs de droite sous-estimaient l'extraordinaire difficulté de la réélection de Jacques Chirac. Non que les carottes soient déjà cuites: nous sommes encore à plus de six semaines de l'échéance, et Chirac a deux atouts fabuleux: un formidable tempérament de guerrier et la lame de fond d'une demande de sécurité si longtemps méprisée par la gauche. Mais, au regard de ces atouts, que de handicaps structurels et de paradoxes ingérables! Voilà un homme qui veut incarner le renouveau de la France et qui dirige avec un succès mitigé la droite depuis un quart de siècle, un chef incontesté mais dont aucun lieutenant ne s'impose comme Premier ministre, un président sortant qui n'a pas exercé le pouvoir pendant le plus clair de son mandat, bref, le seul homme connu qui réussisse à avoir un passif sans avoir de bilan.

Pendant des années, vous avez appelé à la création d'un parti unique à droite. Comment pouvez-vous maintenant soutenir François Bayrou, qui a dénoncé l'UEM en expliquant que c'était «une faute pour l'opposition et pour la France»?

Le «parti unique», comme vous dites, est un pavillon qui couvre des marchandises assez variées. Vous avez raison de rappeler que j'ai toujours été favorable à une organisation des droites françaises