Jérusalem de notre correspondante
Elu il y a un an sur la promesse de ramener rapidement la sécurité et la prospérité en Israël, Ariel Sharon est en train de perdre son pari et, par voie de conséquence, la confiance des Israéliens. Les derniers sondages montrent que les insatisfaits sont désormais plus nombreux que les satisfaits, et la presse israélienne ne lui ménage plus ses critiques. Sharon ne sait plus comment sortir du piège militaire dans lequel il s'est enfermé. Sa violente diatribe, lundi, sur la nécessité d'infliger «le maximum de pertes aux Palestiniens» a été interprétée comme de la frustration, de la hargne, donc de la faiblesse. «Son dernier truc, c'est de dire: "Vous allez voir, ce qui n'a pas marché avec la force marchera avec davantage de force"», écrivait hier l'éditorialiste Aluf Benn dans Haaretz.
Sharon et la «vengeance». «On est en train d'assister au début de la fin du mythe Sharon, pronostique Daniel Bensimon, expert de la vie politique israélienne. Sharon a une seule idéologie: la force militaire. Il a été élu parce qu'il promettait de casser le terrorisme, c'est le terrorisme qui l'a cassé. Plus les Israéliens voient défiler des images horribles, plus ils comprennent les limites de la tuerie. Ils sont fatigués, désespérés, ils ne veulent plus entendre parler de vengeance. Or Sharon a bâti sa carrière sur la vengeance.»
Professeur de sciences politiques à l'Université hébraïque de Jérusalem, Yaron Ezrahi estime qu'«Israël connaît aujourd'hui sa pire cr