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Libération

Une mécanique qui s'use

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publié le 6 mars 2002 à 22h30

Chirac a-t-il perdu la main? Certes, sur le terrain, son bras est toujours aussi actif. Et les centaines de poignées de main qu'il échange ou les bises qu'il distribue aux enfants avec son inimitable «bonjour» constituent toujours le socle du numéro chiraquien. Lors de ses dernières sorties, cette mécanique a donné l'impression de tourner à vide. Le président «charnel» dépeint par son ami, l'écrivain Denis Tillinac, est apparu moins à l'aise. Comme si la lassitude, la répétition de ce rituel, avait fini par gagner celui qui attaque sa quatrième campagne présidentielle. Pour compenser ce manque d'appétence, Chirac à tendance à surjouer son rôle de président sympa à coup de ficelles de vieil acteur: clins d'oeil de fausse connivence, sourires mécaniques au moindre bon mot, petites tapes sur le bras ou dans le dos, phrases flagorneuses du genre: «En tout cas ce que vous faites est très impressionnant.» Mais ce numéro a pris un coup de vieux. A Mantes-la-Jolie, lundi, il a discuté avec des employés de la compagnie de bus locaux en marge d'une table ronde consacrée à la sécurité dans les transports publics. Durant la conversation, il a donné le sentiment d'un profond désintérêt. Il interrogeait mais abrégeait les réponses. Il entendait mais n'écoutait pas.

Au cours du débat, il s'est trouvé à plusieurs reprises en décalage avec les intervenants. Obnubilé par ses fiches et son message à faire passer, il a répété à deux reprises une même démonstration sur les condamnations de plus e