La rage de l'impuissance: c'est le sentiment que l'on éprouve face à la montée des massacres en tout genre entre Israéliens et Palestiniens. Peu à peu, c'est à l'installation d'une véritable guerre que nous assistons, mais une guerre à la libanaise faite autant d'attentats que d'attaques militaires en règle, sans oublier les «bavures» sanglantes et, depuis hier, les contre-attentats. Et ce n'est pas fini, à en croire des protagonistes abandonnés à eux-mêmes dans cette interminable fuite dans la violence: c'est le secrétaire général du cabinet palestinien qui promettait lundi que «la réponse à l'escalade sera l'escalade» en écho à un Ariel Sharon qui incitait ses forces à infliger «beaucoup de pertes et des coups très durs» aux Palestiniens.
Ce déchaînement de violence mortifère est proprement effrayant par son aspect primitif, voire suicidaire. Régi désormais par la loi du talion, ce processus sauvage ne suppose en effet, s'il n'est pas freiné, rien d'autre que l'annihilation de l'autre. Nous n'en sommes pas là, étant donné la disproportion des forces en présence, mais chaque jour qui passe rend plus problématique un retour à la raison. Une chose est sûre en tout cas: quelles que soient les responsabilités des uns et des autres dans cette spirale infernale, l'exigence par Ariel Sharon d'un degré de violence zéro de la part des Palestiniens avant de rendre ses droits à la négociation constitue un obstacle infranchissable. La paix des braves, pour reprendre une prétention émise