Et ping. Et pang. Jacques Chirac s'attendait à une campagne «dure». Pas à ce point. En trois semaines, il s'est retrouvé secoué, déstabilisé par les coups de Lionel Jospin. En catastrophe, il a dû précipiter l'annonce de sa candidature. Parti pour faire une campagne de second tour, il a revu sa copie, multiplié les sorties alors qu'il les voulait rares. Se poser en candidat alors qu'il cherchait à s'avancer derrière son statut de président de la République. Un changement de stratégie guère payant. Brouillonne, la campagne s'est mise à patiner. Avec des meetings secrets pour les militants RPR, des propositions battues en brèche par le «Supermenteur» des Guignols de l'info, les affaires avec le retour de Didier Schuller, des sondages en baisse. Mais, depuis dimanche, le staff chiraquien se remet à espérer.
Passée la colère, l'Elysée a vite considéré la sortie de Lionel Jospin sur «l'âge du capitaine» comme une «grosse bourde». La première, qui permet au chef de l'Etat de se remettre à rêver à son schéma initial de campagne. Lui dans la posture du rassembleur agressé, Lionel Jospin dans celle de l'agresseur diviseur. L'entourage présidentiel a vite fait ses comptes: 6,5 millions de Français ont au moins l'âge de Chirac et un bulletin de vote en poche pour sanctionner la sortie de Lionel Jospin. Quant aux autres, espère le staff du candidat-président, «ils n'aiment pas les affrontements». Un proche de Jacques Chirac affirme: «François Mitterrand l'avait bien compris pendant la ca