Jérusalem de notre correspondante
Que cherche Ariel Sharon? Alors que les chars israéliens continuaient hier soir à occuper le coeur de Ramallah, où trois personnes ont encore été tuées au cours de la journée, la question taraudait hier tous les Israéliens, de droite comme de gauche. Même le ministre de la Défense, le travailliste Benyamin ben Eliezer, principal ordonnateur des plans d'invasion des camps de réfugiés palestiniens. Persuadé, comme la plupart des Israéliens, que l'offensive de Tsahal sur la Cisjordanie et Gaza allait s'arrêter aujourd'hui avec l'arrivée de l'émissaire américain Anthony Zinni, Ben Eliezer avait, semble-t-il, pris la liberté d'ordonner la suspension de certaines opérations prévues, comme des attaques de F16 ou une prise de contrôle des abords des bureaux de Yasser Arafat.
Cette initiative a rendu Ariel Sharon fou de rage. Au cours d'un cabinet de sécurité réuni hier matin pour donner son aval à la mise en oeuvre d'un plan de «protection» de Jérusalem, le chef du gouvernement s'en est violemment pris à son ministre de la Défense. Il l'a accusé d'avoir ignoré le principe convenu de maintenir une «pression militaire constante» sur les Palestiniens et, notamment, sur le premier d'entre eux, Yasser Arafat. «Je suis celui qui prend les décisions et dirige les combats!», s'est fâché Ben Eliezer à son tour, menaçant de démissionner s'il n'était plus en mesure de remplir ses fonctions librement. «Eh bien, partez! Mais cessez de brandir des menaces!, s'est e