L’Unrwa, l’agence de l’ONU chargée des réfugiés palestiniens, ne décolère pas. Depuis près de deux semaines, les camps dont elle assume le fonctionnement sont les cibles d’une offensive sans précédent de l’armée israélienne. Sur les dix-neuf camps que compte la Cisjordanie, soit 600 000 réfugiés, sept ont déjà été complètement envahis par Tsahal, à Balata, à Jénine, à Tulkarem, à Nour Shams, à Dheisheh et à Ramallah. «Nous n’avons pas encore de bilan pour les deux camps de Ramallah, toujours occupés, mais pour les cinq premiers, nous en sommes à 53 morts, près de 600 blessés, 1 785 maisons individuelles endommagées et 35 bâtiments totalement détruits», comptabilise Guy Siri, directeur adjoint de l’Unrwa en Cisjordanie. «Nous n’avons jamais assisté ici à de telles attaques, avec ces tunnels creusés de maison en maison, ces rafles d’hommes et d’adolescents regroupés dans nos écoles... C’est un déni total de l’immunité et des privilèges des Nations unies.»

Le territoire de Gaza, lui, comprend huit camps abritant 828 000 réfugiés. Trois d'entre eux ont été pénétrés par l'armée: Khan Younès, Jabaliya et Al-Bureij. «Depuis début mars, nous avons eu 88 victimes, plus de 200 blessés et au moins 11 maisons détruites, rapporte Lionel Brisson, directeur des opérations de l'Unrwa à Gaza. La population est terrorisée. Les soldats sont revenus mercredi à Jabaliya pour quelques heures. Les gens fuyaient par centaines hors du camp, tant ils avaient peur. Nos ambulanciers ne peuvent également