C'est leur dernière virée commune. Après Barcelone, le Président et le Premier ministre ne se rencontreront plus qu'à l'occasion du Conseil des ministres du mercredi. Ce sommet intervient dans un contexte tendu. Depuis que Lionel Jospin s'est laissé aller à quelques confidences sur son adversaire qu'il juge «usé, vieilli et passif», le ton est monté entre les deux sortants. «Ça ne m'a pas fait sourire du tout, a répliqué en substance Jacques Chirac sur France 2, c'est un délit de sale gueule.» Mais l'âpreté de la bataille présidentielle ne devrait pas leur faire oublier l'intérêt de la France, jurent en choeur les deux chefs de l'exécutif.
«Intérêts de la France». Jacques Chirac a promis hier que la délégation française, qu'il «préside et conduit, défendra les intérêts de la France avec responsabilité, avec autorité et avec dignité». «Je fais en sorte, chaque fois que je reçois dans mon bureau le Premier ministre ou que nous nous retrouvons à la table du Conseil des ministres, que chacun se consacre uniquement et entièrement à la défense des intérêts de la France, a-t-il insisté sur RTL. Quand nous sommes à l'Elysée, nous travaillons ès qualités en tant que président de la République, Premier ministre, ministre. Je fais en sorte qu'il n'y ait pas d'autres considérations.»
Un sentiment partagé par Lionel Jospin. «Cet exercice devient de plus en plus difficile, souligne un de ses proches, mais l'enjeu de ce sommet est important. Notre souhait est de mettre la politique intérieur