Barcelone, envoyé spécial.
Un immense cortège: 100 000 personnes, selon la police. La manifestation qui s'est déroulée hier à Barcelone a rassemblé «deux fois plus de monde» que l'avaient prévu ses organisateurs de la Confédération européenne des syndicats.
«Il faut trouver un point d'équilibre entre l'Europe de la croissance et celle de la cohésion sociale.» En tête de défilé, Nicole Notat, secrétaire générale de la CFDT, résumait bien la principale revendication des manifestants de Barcelone. A la veille du sommet, les centrales européennes ont voulu faire une démonstration de force.
Paris aussi. A Paris, une quinzaine de milliers de cheminots, gaziers, électriciens et postiers, emmenés par la CGT, entendaient eux aussi peser sur les débats: ils ont défilé de la Bastille à l'Opéra, afin que la libéralisation de l'énergie ne se traduise pas par davantage de privatisation et de destruction du service public.
De part et d'autre des Pyrénées, l'objectif est le même: résister au vent libéral qui souffle en Europe. «Nous sommes venus exiger que l'expression "plein emploi" ne se transforme pas en "pleine précarité", comme le veut l'orientation prônée par messieurs Aznar, Berlusconi et Blair», a déclaré à Barcelone le secrétaire général de la confédération espagnole UGT, Candido Mendez, tandis que la foule des militants accueillait ces noms par une copieuse bordée de sifflets.
De la place de Catalogne jusqu'au parc de la Citadelle, on a assisté à un cortège festif, coloré et bruyant, h