Barcelone, envoyé spécial.
Pour leur dernier Conseil européen commun, Jacques Chirac et Lionel Jospin tiendront la vedette. La France, qu'ils représentent au sommet économique annuel des chefs d'Etat et de gouvernement, qui s'ouvre aujourd'hui à Barcelone, est en effet au centre d'une polémique sur la libéralisation de l'énergie qui risque d'occulter tous les autres dossiers au menu (bilan de l'e-economie, flexibilité du marché du travail). Alors que tous ses partenaires veulent ouvrir totalement l'électricité et le gaz à la concurrence, Paris freine des quatre fers au nom de la défense du service public.
Et, une fois n'est pas coutume, Chirac et Jospin ont déclaré qu'ils avanceraient «unis» sur cette question. L'ampleur de la manifestation (lire page suivante) à Barcelone, jointe à celle de Paris, devrait d'ailleurs conforter ces deux candidats en campagne électorale sur l'opportunité de céder le moins possible.
Comme ils s'y étaient engagés lors du Conseil européen de Lisbonne en mars 2000, les Quinze ont déjà entrepris de supprimer les monopoles de la poste, des télécoms, du fret ferroviaire et du contrôle aérien. Le dossier de l'énergie, lui, n'a pas bougé d'un iota à cause de la résistance de Paris.
Obligations. Alors qu'aujourd'hui onze Etats sur quinze ont soit d'ores et déjà totalement ouvert leur marché, soit annoncé qu'ils le feraient d'ici à 2007, la France refuse d'ouvrir au-delà de 30 %. Et elle continue de refuser de livrer à la concurrence le marché des petits con