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Tournez manèges grand format.

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Les principales attractions au banc d'essai: le cinéma sens dessus dessous.
publié le 16 mars 2002 à 22h37

Lorsqu'on fait halte au Backlot Express Restaurant, décoré en «magasin d'accessoires pour films», l'hôtesse accueille le visiteur d'un singulier: «Bienvenue au studio.» Une fois le plateau rempli (une sorte de croque-monsieur, un soda, une pâtisserie, compter 10 à 15 euros par tête), le caissier rend la monnaie et conclut par un non moins franc: «Bon tournage.» Pas besoin d'être grand clerc pour deviner la teneur des briefings qui ont précédé l'ouverture de Walt Disney Studios, qui se veut un «véritable regard en coulisse doublé d'une plongée vertigineuse au coeur de l'action».

Ici, lexique à l'avenant, tout est du cinéma: de la réplique du réservoir d'eau qui trône à l'entrée des studios de Burbank, en Californie, depuis 1939, à la place de style «néo-hispanique» que l'on traverse en arrivant; du parapluie (de Cherbourg, bien sûr) sous lequel on peut s'abriter lorsque se déclenche une pluie artificielle à la moindre échoppe de bouffe rebaptisée Studio Catering (en référence à la cantine sur les plateaux de tournage); du groupe de percus qui tape sur des flight cases au moindre animateur rebaptisé ici «premier assistant réalisateur», là «technicien des effets spéciaux».

A rebours. Ultime paradoxe ou douce schizophrénie, c'est selon, Walt Disney Studios ambitionne donc de capitaliser sur le faux du faux, le décor de décor, la fiction dans la fiction. En cela, il fonctionne à rebours du parc Disneyland mitoyen qui, lui, repose exclusivement ­ et avec plus ou moins de succès ­ su