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Éditorial

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publié le 19 mars 2002 à 22h38

A l'issue de la publication de leurs programmes respectifs, on n'en a pas fini avec le jeu : cherchez les différences entre Chirac et Jospin. Les deux parient sur une croissance de 3 %, promettent le plein-emploi, moins d'impôts, une réforme des retraites, un droit à la formation toute la vie et moins d'insécurité. Sur ce dernier volet, Jospin soi-même est convenu hier du peu de «différences» avec Chirac. Il a d'autant plus intérêt à le dire que c'est l'un des rares domaines sur lesquels, jusqu'à il y a peu, le candidat RPR était jugé plus crédible que lui par les Français. Or, cette bataille de la crédibilité semble bien être l'essentiel pour le candidat socialiste. Il sait que c'est celle que Chirac aura le plus de mal à gagner tant, en quarante années de vie politique, il a plus promis que tenu. Au point de voir déjà passée à la postérité l'une de ses phrases fameuses : «Les promesses n'engagent que ceux qui les reçoivent», belle définition du cynisme en politique.

A la limite, donc, pour Jospin, peu importent les similitudes de promesses, l'important est que les Français pensent que lui les tiendra et pas l'autre. La tactique a sa logique. Et sa justification. Après tout, à force d'alternances et d'intégration européenne, la France en a fini avec ses guerres idéologiques héritées de la Révolution française. Et les sujets qui continuaient à diviser gauche et droite depuis la chute du mur de Berlin (privatisation, immigration, insécurité) sont devenus objets de consensus. A