Le candidat l'est toujours, mais son programme est autre : «C'est le projet d'un socialiste, c'est un projet pour la France», a résumé Lionel Jospin en présentant hier matin, à son QG de campagne à Paris, sa plate-forme présidentielle : une brochure de quarante pages, tirée à huit millions d'exemplaires et ornée d'un titre digne d'une campagne de recrutement de la Légion étrangère : «Je m'engage.» C'est à cinq ans d'Elysée que postule Lionel Jospin avec ce document dans lequel il égrène, à la première personne, les cinq thématiques de sa lettre de candidature : une France «active, sûre, juste, moderne et forte». A l'issue d'un bref chapitre institutionnel, le livret se referme sur «dix engagements» en forme de slogans : «900 000 chômeurs de moins d'ici à 2007», «des retraites par répartition garanties», «la fédération des Etats-nations», «l'annulation de la dette des pays en développement», etc.
Pédagogue. A 11 h 15, hier, Jospin s'est installé derrière son pupitre transparent siglé «Présider autrement». La mise en scène était soignée. A ses côtés, sur l'estrade, trônaient les piliers de sa campagne : les quatorze porte-parole thématiques, quelques ministres, les principales plumes de son projet, les présidents des groupes parlementaires, Jean-Marc Ayrault et Claude Estier, et, assis au premier rang, les quatre prétendants à Matignon : Dominique Strauss-Kahn, Martine Aubry, François Hollande et Laurent Fabius.
Bien entouré, le candidat s'est voulu pédagogue. Il a lu lentement