New York de notre correspondance
En Oregon, la mort vient sur ordonnance. Cet Etat est le seul des Etats-Unis à autoriser le suicide assisté sur avis médical. Le Death with Dignity Act, une loi adoptée en 1996 à plus de 60 % par les électeurs lors d'un référendum d'initiative populaire, permet de prescrire à un patient des médicaments entraînant la mort, si deux médecins «au moins» estiment que ce dernier n'a plus que six mois à vivre et s'il est «mentalement compétent» pour décider ou non de mettre un terme à son existence.
«Solution de confort». La mesure a retenu l'attention de tout le pays. Lors de la campagne du référendum, les défenseurs de la loi ont notamment souligné que «la mort dans la dignité» n'avait rien à voir avec la pratique de l'euthanasie, mais qu'il s'agissait d'«une solution de confort pour les malades en phase terminale qui vivent dans la souffrance». Sur son site Internet, l'Oregon Death with Dignity Center (www.dwd.org) assure que d'autres Etats cherchent depuis à faire passer des lois similaires. Il cite un sondage réalisé en janvier par l'institut Harris et qui montre que 65 % des Américains seraient en faveur d'une loi «qui permettrait aux docteurs de respecter les voeux d'un patient mourant en détresse et qui veut mettre fin à ses jours».
La législation de l'Oregon pourrait cependant donner lieu à une vaste bataille politico-judiciaire. Alors que l'administration Clinton avait décidé de ne pas s'opposer au choix de cet Etat du Nord-Ouest, le gouverne