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Analyse

Berlusconi fait « Cavaliere » seul

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La grogne monte face à la personnalisation du pouvoir.
publié le 21 mars 2002 à 22h39

On ne gère pas un pays comme une entreprise. Silvio Berlusconi semble en passe d'en faire une nouvelle fois l'expérience. « Sa force, mais aussi sa faiblesse, est d'être habitué à un rôle de patron de droit divin dont nul ne conteste, ni même ne discute, les décisions », souligne l'un des anciens collaborateurs du Cavaliere, inquiet de sa capacité à gérer la complexité sociale. A la Fininvest, son holding financier, comme ensuite à la tête de son parti Forza Italia, le magnat de la communication a toujours régné sans partage.

Son image d'entrepreneur dynamique qui promettait, une fois arrivé au Palazzo Chigi (le Matignon italien), « de moins parler que [ses] prédécesseurs et de travailler plus », a été l'un des éléments du succès électoral, en mai, de la « Maison de la liberté », la coalition de centre droit regroupant, aux côtés de Forza Italia, les post-fascistes d'Alleanza Nazionale et la Ligue du Nord, le mouvement régionaliste xénophobe d'Umberto Bossi. Devenu Premier ministre, Berlusconi concentre entre ses mains un pouvoir politique, économique et médiatique sans équivalent et continue à vouloir décider de tout, voire à cumuler de plus en plus de fonctions comme celle de ministre des Affaires étrangères après la démission du titulaire du poste, l'europhile Renato Ruggiero.

« Moins de règles ». Cette personnalisation du pouvoir incite à de faciles comparaisons historiques et met le Premier ministre en première ligne alors que la contestation sociale s'amplifie. Les parte