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Libération

Le sanglant retour des Brigades rouges

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Cet attentat fait craindre une radicalisation de la lutte politique, dans un contexte social très tendu.
publié le 21 mars 2002 à 22h39

Rome de notre correspondant

Trois ans après l'assassinat à Rome de Massimo D'Antona, c'est un autre conseiller du ministère du Travail qui a été abattu mercredi soir en plein centre de Bologne. Collaborateur de Roberto Maroni, l'actuel titulaire du portefeuille, Marco Biagi a été exécuté de trois balles de calibre 9 mm (dont deux dans la nuque) par un commando composé de deux hommes, dans le vieux ghetto juif de la ville. L'arme utilisée serait la même que celle employée pour l'assassinat de D'Antona.

Ami de Prodi. Professeur de droit du travail à l'université de Modène, éditorialiste au quotidien économique Il Sole 24 Ore et, depuis des années, conseiller au ministère, Marco Biagi, 51 ans, venait de ranger sa bicyclette et s'apprêtait à rentrer chez lui. Homme de médiation, ami de Romano Prodi et ancien conseiller des gouvernements de centre gauche, l'économiste était un des inspirateurs du projet de réforme du statut des travailleurs actuellement défendu par le gouvernement Berlusconi et qui a provoqué une épreuve de force sociale.

L'attentat a été revendiqué hier après-midi par un appel téléphonique au quotidien bolonais Il Resto del Carlino : « Nous sommes les Brigades rouges. Nous revendiquons l'attentat contre le Pr Biagi. Un communiqué suivra. » Symbole des BR, une étoile à cinq branches entourée d'un cercle a été découverte sur un mur à proximité du domicile de la victime. Les enquêteurs s'orientent donc vers la piste du terrorisme d'extrême gauche qui avait ensanglanté