Les aura-t-il, les aura-t-il pas ? Il y a un mois, alors que Jacques Chirac était au creux de la vague, l'Elysée rêvait de voir Jean-Marie Le Pen se ramasser une gamelle à la pêche aux 500 signatures. Et parlait à mi-voix d'un «gros coup». Au RPR, une cellule informelle, mêlant responsables fédéraux, parlementaires en ligne directe avec l'Association des maires de France (AMF) ou présidents des conseils généraux, avait pour mission de tout faire pour empêcher le président du FN d'en être. Et de vérifier au passage qu'aucun élu socialiste n'allait donner un coup de pouce au leader du FN. But de la manoeuvre: faire taire Le Pen, considéré comme «l'allié objectif des socialistes», pour l'empêcher de nuire avant même qu'il ne s'épanche sur les ondes pendant la campagne officielle. Et drainer ses électeurs sur la candidature du candidat-président pour creuser le trou avec Lionel Jospin dès le premier tour.
Entourloupe. Une combine à haut risque tant le pouvoir de nuisance de Le Pen reste grand. «Si je ne suis pas candidat, je ferai tout ce qui est démocratiquement possible pour m'exprimer, a-t-il affirmé vendredi. Je n'aurai même pas besoin de donner de consigne au deuxième tour. L'indignation légitime de ceux qui voudraient voter pour moi et ne le pourraient pas les conduira tout naturellement à sanctionner les responsables de cette situation.» Et d'ajouter: «Je ne menace pas, j'avertis.» Pour que ce soit bien clair, il a encore précisé : «Je ne voudrais pas être Jacques Chirac d