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Libération
Éditorial

Nouveaux temps, nouvelles moeurs: Accompagner le changement.

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publié le 25 mars 2002 à 22h41

Si la France change, ou plutôt si les Français changent, que faut-il en rapporter à l'action concertée du gouvernement ? A la fois peu et beaucoup. D'une part, l'accélération de l'évolution des moeurs s'effectue dans une assez grande indifférence à l'égard des sentiments exprimés par les gouvernements successifs, qu'ils prétendent la favoriser ou l'entraver. Pourtant, on ne peut tenir pour égales les deux principales attitudes des pouvoirs (oublions quelques demi-fous moralistes) selon qu'ils choisissent de s'accommoder du changement ou de l'accompagner. La seconde attitude est, de tradition, celle de la gauche, et Jospin n'a pas failli, de parité en Pacs, à ce qu'on pouvait attendre de lui. Pourtant, la droite n'est jamais loin derrière : Bachelot a bouté Boutin hors du mainstream conservateur.

Cette évolution n'est pas propre à la France, qui tient à peu près le milieu entre le Sud catholique et le Nord protestant. Il faut noter qu'elle réussit parfois une étonnante synthèse en ajoutant à un fort taux d'emploi féminin une natalité relativement dynamique.

D'autres combats ­ l'homoparentalité, la dépénalisation du cannabis ­ entretiendront la flamme libératrice avant de connaître, on peut le parier, le même sort heureux que de précédentes revendications. Restera aussi à faire face à un fait massif : le partage inégal des tâches domestiques que la RTT n'a pas ébranlé. La loi n'y peut pas malheureusement grand-chose (encore que les congés de paternité soient les bienvenus). De q