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Libération

L'armée, passagère clandestine

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Officiellement, elle n'est pas associée au projet. Et pourtant...
publié le 27 mars 2002 à 22h43

Galileo cause du tracas aux militaires. «On n'a rien demandé», soupire un officier français en brandissant un document de la Commission européenne sur lequel on lit que «Galileo est un programme civil sous contrôle civil». «La Défense n'a jamais exprimé de besoin dans ce domaine», précise-t-on à l'état-major des armées. «On a le GPS américain qui fonctionne bien et qui est totalement gratuit.» «En Europe, les états-majors savent bien qu'il n'y aura jamais d'opérations militaires sans participation ou soutien des Américains, c'est-à-dire sans le GPS...», explique Isabelle Sourdès-Verger (CNRS), spécialiste des questions spatiales à la fondation pour la Recherche stratégique. «En matière de satellites, nos priorités sont les télécommunications et l'observation, pas la navigation», ajoute l'état-major. Galileo ne figure d'ailleurs pas dans le projet de loi de programmation militaire (2003-2008). Pas plus d'ailleurs que dans les projets des autres pays européens, moins ambitieux que la France en matière spatiale.

Alors qu'ils refusent de mettre la main au portefeuille, les militaires ne peuvent pourtant pas se désintéresser de Galileo, pour des raisons de sécurité. «On n'est pas totalement absents des discussions», murmure un officier supérieur, qui se décrit en «passager clandestin» du programme. Les systèmes de localisation jouent en effet un rôle déterminant. Sans eux, pas d'armes de précision. Car pour détruire un objectif à distance, il faut connaître sa position au mètre pr