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Libération

«Suicidé ou pas, ça ne me libère de rien»

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Encore sous le choc, la ville de Nanterre s'interroge.
publié le 29 mars 2002 à 22h44

Certains ont appris la mort de Richard Durn par le bouche à oreille sur le parvis de la mairie, alors qu'ils venaient signer le livre de condoléances ou déposer des gerbes de fleurs sous les photos des défunts, dans une salle du sous-sol de l'hôtel de ville. «Quand j'ai su qu'il s'était suicidé, j'ai eu l'impression de retomber dans une scène virtuelle», dit Samuel Rijik, élu RPR de Nanterre, qui a vu des collègues mourir sous ses yeux dans la salle du conseil municipal. Il raconte encore comment des élus ont maîtrisé le meurtrier «au péril de leur vie», et voilà qu'il se suicide alors qu'il «était entre les mains» de la police.

«Du coup, on doute de tout», s'est indigné Jacques Ménard, adjoint UDF au maire de Suresnes, venu en voisin rendre hommage aux victimes. Incompréhension aussi de la part de Nathalie Koubbi, conseillère municipale de l'opposition à Nanterre. Elle aussi était présente dans la salle du conseil, le soir de la tuerie. «Je suis aussi une victime et on a essayé de me tuer. Ce suicide me choque beaucoup», dit-elle, mais elle n'en veut pas à la police car «elle manque de moyens». Et puis, les premiers instants de colère passés, sa réflexion prend une autre tournure. «A la limite, je préfère qu'il soit mort plutôt que déclaré fou et relâché dans trois ans. S'il avait été relâché, j'aurais eu très peur», dit-elle.

Cours de théâtre. D'autres affirment ne pas être surpris par la nouvelle. «Quand on connaît le personnage, qu'il se suicide, ça me paraît un enchaîneme