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Libération

Meyssan, une dérive conspirationniste mystérieuse

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Le président du Réseau Voltaire était connu pour ses combats de gauche.
publié le 30 mars 2002 à 22h45

«Pourquoi Meyssan a-t-il compromis l'intégrité du Réseau Voltaire dont les enquêtes précédentes étaient un modèle de sérieux et d'objectivité ?» s'interroge le Canadien Jean-Pierre Cloutier, auteur des très lues Chroniques de Cybérie. Le Canada, c'est loin. D'autres journalistes qui, comme Cloutier mais de plus près, ont suivi le travail de Thierry Meyssan, ne vont pas jusqu'à qualifier ses enquêtes de «modèle». Mais ils se posent la même question. Comment le président et principal animateur du Réseau Voltaire, association qui dit militer «pour la liberté d'expression», a-t-il pu dériver dans des thèses conspirationnistes après des années de combats tous azimuts ? Combats contre l'extrême droite, l'Opus Dei, les censeurs de l'Internet et l'on en passe. Combats pour les droits des homosexuels, la liberté d'expression, la laïcité et l'on en passe encore.

«Source.» Il est bien sûr possible, a posteriori, d'aller pêcher des signes avant-coureurs de l'accident dans le parcours acrobatique de Meyssan. Il va du Renouveau charismatique (mouvement catholique de type pentecôtiste, dont il fut sympathisant) au Parti radical de gauche (il en est un des secrétaires nationaux), en passant par la franc-maçonnerie (il est «frère»). C'est précisément ce parcours qui a donné à Meyssan des antennes dans des milieux où d'autres n'en avaient pas ou peu, et qui en a fait ainsi une «source» écoutée. Cette écoute fut, il est vrai, souvent circonspecte : «Il a toujours flirté avec la ligne jaune entr