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Libération
Éditorial

Bancal

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publié le 1er avril 2002 à 22h53

Sous le régime du quinquennat, le mandat présidentiel sera suffisamment court pour que l'élu du 5 mai soit comptable personnellement de l'application du programme exposé durant la campagne. Du moins s'il ne vient pas aux Français la fantaisie de voter aux législatives différemment de la présidentielle. La réforme du quinquennat était destinée à limiter la possibilité d'une cohabitation en faisant coïncider les mandats du président et des députés, elle est restée au milieu du gué. Ce qui bien sûr n'a pas supprimé le risque mais, surtout, a esquivé le débat touchant aux causes profondes de la crise de confiance des Français vis-à-vis de leurs dirigeants. C'est un des éléments positifs paradoxaux du bilan élyséen de Jacques Chirac que d'avoir permis l'accélération de la réflexion sur la fonction monarcho-présidentielle française. Son double choix de rester à l'Elysée après la dissolution de 1997 et son refus de répondre aux juges dans les affaires judiciaires a souligné l'écart insoutenable entre les devoirs de la fonction et l'irresponsabilité politique de son exercice.

Faute d'avoir été au bout du processus de rénovation des institutions, le système bancal doit perdurer qui fait que les pouvoirs du Président sont exorbitants lorsqu'il dispose d'une majorité au Parlement, et excessifs lorsqu'il ne l'a plus. Les propositions des candidats en la matière restent d'une grande timidité, quand elles ne relèvent pas de la fuite en avant avec le référendum comme panacée. On dit que les