Menu
Libération

«Après la fracture sociale, celle de la haine»

Article réservé aux abonnés
publié le 2 avril 2002 à 22h54

Le mot vient du Consistoire central. Face à la violence antisémite, le Consistoire affirme qu'il se verrait «dans l'obligation de considérer que les juifs vivent actuellement les prémisses d'une nouvelle Nuit de cristal», en l'absence de réactions appropriées de la part des autorités françaises. La référence est vertigineuse. Dans la nuit du 9 au 10 novembre 1938, en Allemagne, des sections d'assaut nazies s'attaquent aux juifs. Dans des centaines de villes, 91 personnes sont assassinées, des centaines de synagogues détruites, 7 500 magasins pillés, des appartements, des locaux, des cimetières saccagés et 30 000 juifs arrêtés sur ordre. Cette nuit porte en elle la solution finale.

«Garder la mesure». «Les amalgames historiques n'aident pas. Il existe des repères forts pour tous, et ces repères doivent rester ce qu'ils sont», répond Patrick Klugman, président de l'Union des étudiants juifs de France (UEJF). Cela dit, il estime que «ces faits sont d'autant plus graves et inquiétants qu'ils se déroulent en France, en France seulement, aujourd'hui et en république». «Il faut garder la mesure des choses, dit aussi Serge Hajdenberg, président de Radio J. Autrement, si cela empire, quel mot emploierons-nous ?». Pour lui, la situation évoque «le début des années 80. Ces petits faits inaperçus qui, mis bout à bout, ont amené aux attentats de la rue des Rosiers ou de la synagogue Copernic». Pour Robert Zbili, président de la Fédération des organisations sionistes de France, «nous nous