Les années de grand chelem sont toujours de grandes années politiques. On ne s'étendra pas sur 1968, année du premier titre avec les frères Camberabero ; ni sur 1977, quand le trophée ramené par Villepreux précède une historique victoire socialiste aux municipales. 1981 est une année charnière qui voit l'alternance changer de Rives et Mitterrand marquer l'essai après vingt-trois ans de jeu en contre. 1987, c'est le retour du «petit Napoléon» Fouroux alors qu'un autre bonapartiste, Jacques Chirac, est revenu à Matignon pour une première cohabitation. 1997, le jospiniste Skrela entraîne l'équipe qui l'emporte deux mois avant que Jospin devienne chef de gouvernement. 1998, Skrela récidive et la gauche gagne encore, aux régionales cette fois.
S'il faut lire dans les augures, autant dire que la conquête par la France d'un septième grand chelem, le premier dans l'histoire du Tournoi des six nations, ne manquerait pas d'être vu comme un bon présage présidentiel dans les rangs d'une Jospinie du Sud-Ouest qui, ces derniers jours, a petit moral puisque les sondages sont à la baisse. Le candidat haut-garonnais ne compte-t-il pas parmi ses soutiens le capitaine du XV de France, l'extraordinaire Fabien Galthié, meilleur demi de mêlée du monde, qui comme lui traversa le désert avant de renaître à la gloire ? Mais, plutôt qu'aux augures qui ne veulent rien dire, les prétendants à la magistrature suprême qui voudraient séduire le 21 avril, dimanche de premier tour, feraient mieux de s'inspir