Jérusalem
de notre correspondante
C'est un vrai défi à l'allié américain, qui, depuis plusieurs jours, lui demande de retirer ses troupes de Cisjordanie. Hier matin, dans un long discours à la Knesset, le Premier ministre israélien a affirmé qu'il poursuivrait son offensive sur le territoire palestinien jusqu'à la destruction de toutes les «infrastructures terroristes», en d'autres termes, qu'il serait seul juge du meilleur moment pour le retrait des troupes. Les Etats-Unis n'ont guère apprécié le message. L'émissaire américain, Anthony Zinni, a rencontré hier soir Sharon, à qui il a cru bon de préciser que Bush était «tout à fait sérieux» en exigeant un retrait immédiat. Dépêché en catastrophe au Proche-Orient, le secrétaire d'Etat Colin Powell est arrivé hier au Maroc, mais il n'est pas attendu à Jérusalem avant vendredi. Tard dans la soirée, Sharon faisait néanmoins une concession en ordonnant à Tsahal d'entamer son retrait de Tulkarem et Kalkilia, tout en maintenant ces localités étroitement encerclées.
Boucliers humains. Comme pour convaincre du sérieux des intentions de Sharon, de violents combats ont continué à faire rage hier à Naplouse et à Jénine, dans le nord du territoire, et certaines organisations humanitaires n'avaient plus de mots assez forts, dans la soirée, pour décrire les conditions de vie auxquelles sont désormais soumis les Palestiniens. Selon l'organisation israélienne des droits de l'homme Betselem, des soldats de Tsahal sont ainsi entrés hier dans une m