Qu'est-ce que blanchir de l'argent ? Globalement, il s'agit de recycler de l'argent issu d'activités criminelles : drogue, prostitution, trafic d'armes, corruption... On recense trois phases : 1) le placement (ou prélavage), faire pénétrer des sommes, de préférence en liquide, dans un système économique ; 2) l'empilage (ou lavage), processus par lequel les blanchisseurs multiplient les écrans pour dissimuler l'origine des fonds et l'identité de leur propriétaire ; 3) l'intégration (ou recyclage), réaliser des investissements et des dépenses d'apparence classique.
Selon le rapport, la France est d'abord un pays d'empilage. On y place certes de l'argent directement issu d'activités criminelles, mais surtout des sommes déjà préblanchies. Concrètement, un réseau criminel confie une somme résultant d'un trafic à l'étranger à une personne physique ou à une personne morale créée à cette fin (fiducie, trust... autant de structures du droit anglo-saxon facilitant l'anonymat). Il «empile» ensuite un écran en France (placement, souvent en liquide, dans un produit financier, achat d'un bien immobilier, voire argent investi dans une association). Puis, il fait repartir les fonds vers des comptes à l'étranger (par exemple, en revendant rapidement, même à perte, le bien immobilier acquis en France), à partir desquels d'autres investissements sont réalisés : l'argent est alors recyclé. Le passage en France permet de brouiller l'origine des fonds et l'identité de ses propriétaires. Parfois, c