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Libération

En Israël, le rêve d'un Mur

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Gaza est déjà isolé. Une séparation physique est envisagée pour la Cisjordanie.
publié le 11 avril 2002 à 22h59

Jérusalem de notre correspondante

Tsahal ne se retirera pas du territoire palestinien sans laisser derrière elle un minimum de troupes et de zones dûment militarisées. L'objectif de cette opération baptisée «Rempart» est bien, comme Ariel Sharon l'a annoncé en début de semaine, de mettre en place des «zones tampons» entre Israël et la Cisjordanie. Une façon de bâtir sans le dire ce fameux «mur» que nom bre d'Israéliens aimeraient tant voir s'élever entre eux et les Palestiniens.

Caressée depuis de nombreux mois par les hommes politiques de tout bord, l'idée d'une séparation physique d'avec la Cisjordanie revient en force, encouragée par la recrudescence des attaques terroristes dans le pays. «C'est loin d'être l'idéal, mais il est difficile de contester les statistiques de base qui montrent que, jusqu'à présent, aucune cellule de kamikazes n'est parvenue à traverser la barrière qui isole Gaza d'Israël», écrivait la semaine dernière le journaliste Amos Harel dans Ha'aretz. «Beaucoup de gens soutiennent cette idée, car elle n'est pas vraiment concrète, c'est plus un fantasme qu'une réalité», réagit Yossi Beilin, un des artisans des accords d'Oslo, farouche adversaire de la «séparation». «Si nous installons une barrière entre nous et eux, cela signifiera surtout que nous nous enfermons. Ce n'est pas les Palestiniens que nous isolerons mais nous, les Israéliens. Alors que notre objectif affiché est inverse, il est de nous intégrer au Proche-Orient.»

Jusqu'à présent, Ariel Sharon s'