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Libération

L'Allemagne brise son tabou pro-israélien

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Berlin rééquilibre sa diplomatie héritée de la Shoah.
publié le 11 avril 2002 à 22h59

Berlin de notre correspondante

A la faveur de l'escalade du conflit, le dernier tabou de la diplomatie allemande paraît s'effondrer : l'impératif de retenue et de soutien à Israël en souvenir de l'Holocauste.

Israéliens et Palestiniens ont besoin d'une «pression de l'extérieur», a lancé lundi le chancelier Gerhard Schröder, n'excluant pas, en réponse à une question, que la Bundeswehr participe elle-même à une force internationale d'interposition. L'idée est doublement nouvelle : d'abord, parce que l'Allemagne, au nom de son amitié avec Israël, excluait auparavant une force (plutôt réclamée par Paris jusqu'alors) dont l'Etat hébreu ne voulait pas ; ensuite, bien sûr, parce que l'idée de soldats allemands en Israël reste choquante pour beaucoup. «Imaginer que des soldats allemands puissent tirer sur des Israéliens est absolument scandaleux», a aussitôt réagi le président de la communauté juive de Francfort, Salomon Korn.

Plan en sept points. Le gouvernement Schröder vient aussi de mettre à l'épreuve sa relation avec Israël en bloquant ­ depuis trois mois déjà ­ des livraisons d'armes à Israël, notamment l'envoi de pièces détachées pour les chars Merkava. Au moment où ces chars israéliens sont utilisés par Tsahal en Cisjordanie, Berlin n'a toutefois pris là qu'une décision symbolique, surtout destinée à son opinion publique intérieure : l'Allemagne refuse encore de se rallier publiquement à un embargo ou à des sanctions contre Israël, prônées par d'autres partenaires européens.

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