Jamais Israël n'a été aussi isolé parmi les nations mais rarement son gouvernement, fort il est vrai de l'appui d'une très large majorité de sa population, n'a été aussi indifférent à toute critique venue d'au-delà de ses frontières. En accord avec la fine fleur diplomatique européo-russo-onusienne, Powell lui-même assure se rendre vers le Proche-Orient «en tant que représentant de Bush» mais aussi «de la communauté internationale». Par ces temps d'unilatéralisme américain, cet unisson intercontinental mérite d'être signalé... sans qu'on puisse se méprendre sur son efficacité réelle à pousser Sharon à retirer ses troupes des villes palestiniennes réoccupées.
Les dirigeants israéliens sont en effet très loin d'avoir peur du grand méchant Bush, malgré les mises en garde répétées de celui-ci. Cela est dû en partie à ce qu'ils ont conscience de faire en matière d'antiterrorisme du Bush sans Bush et mieux que lui. Et qu'ils savent aussi que Powell, «mister nice guy», ne représente qu'une tendance du gouvernement américain, de plus fort éloignée de l'humeur dominante à la Maison Blanche. Le général secrétaire d'Etat ne se fait d'ailleurs pas d'illusion sur les effets à court terme de sa visite : en imposant à Sharon sa rencontre avec Arafat, il prend date, «quelle que soit la durée de la poursuite des incursions israéliennes».
Il est significatif que la mission de Powell coïncide avec le baptême de la Cour pénale internationale. Celle-ci répond au même besoin d'un droit internationa