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Libération

Défilé de prisonniers dans Naplouse fermée

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Tous les hommes sont arrêtés par l'armée, la plupart sont relâchés.
publié le 12 avril 2002 à 23h00

Naplouse envoyé spécial

Ils sont les seuls à traverser la ville déserte, par petits groupes, les bras en l'air et les épaules voûtées. Ils marchent à petits pas, comme des naufragés encore sous le choc. D'une main, ils agitent un bout de tissu blanc, dans l'autre, une carte d'identité et un morceau de papier rédigé en hébreu. Du matin au soir, de jeunes hommes remontent la rue principale de Naplouse par groupes de cinq à cinquante. Tous sont âgés de 17 à 35 ans.

Des centaines, voire des milliers d'hom mes sont passés par le centre de détention militaire de Howara, à l'entrée de Naplouse. Les allées et venues sont incessantes car l'armée israélienne continue de fouiller Naplouse : les chars avaient encerclé hier le quartier de Rafidiya, où se trouve l'hôpital principal de la ville. Tous les hommes de 16 à 45 ans sont arrêtés et expédiés à Howara. La plupart sont relâchés après un ou plusieurs jours de détention et d'interrogatoire. Jihad, son frère et son père ont été pris jeudi dernier, dès le premier jour de la réoccupation de Naplouse. «Les soldats nous ont fait descendre de chez nous jusqu'à l'école Gamal Abdel Nasser. Là, ils ont trié les jeunes et les vieux. Tous les vieux, dont mon père, ont été renvoyés chez eux. Nous, on nous a passé des menottes en plastique et bandé les yeux.» Puis la centaine d'hommes, amenés jusqu'à une place dégagée, a été embarquée dans un bus Egged blindé, ceux utilisés par les colons.

Jihad et son frère n'ont été libérés que mardi matin. «Pendan