Naplouse envoyé spécial
Elle a sept jours et elle n'a pas de nom. Sa mère est venue accoucher à l'hôpital Al-Ittihad de Naplouse, puis elle est rentrée chez elle à pied, au camp de réfugiés de Balata, pour s'occuper des autres enfants et voir si la maison n'avait pas été détruite dans un bombardement. Depuis une semaine, les nurses de la maternité nourrissent la petite, qu'elles appellent «le bébé de Balata». A côté, dans une couveuse, un autre nouveau-né, fille aussi, prématurée, sans nom. Elle est née à 32 semaines, puis sa mère est rentrée à la maison. Depuis, elle ne peut plus revenir. Elle sait juste que l'enfant se porte bien.
Dans la dernière couveuse, une troisième fille, prématurée elle aussi : Kiyan. Sa mère, Alia, est présente. Elle a accouché dimanche dernier, à 2 heures du matin, à l'hôpital, après six heures passées dans l'ambulance, bloquée à la sortie de Balata. Contrairement aux autres, Alia est restée à la maternité. «Notre maison a été à moitié détruite par des obus de char samedi.» Il y avait une quinzaine de personnes dans la maison de deux étages lorsqu'elle a été touchée : la voisine du premier est morte, elle avait 35 ans, deux de ses enfants sont blessés. «Mon mari et nos trois enfants dorment chez des voisins, poursuit Alia. Ils sont déjà entassés. Ce n'est pas la peine que je débarque avec le bébé.»
Née dans l'ambulance. A la maternité Al-Ittihad, il y a une autre femme de Balata. Raïfa Daoud se porte bien, son bébé aussi. Elle a accouché mercredi soi