Jérusalem
de notre correspondante
Marwan Barghouti était à ce point convaincu d'être tôt ou tard assassiné par les soldats de Tsahal qu'il avait déjà publié son testament, en janvier, dans le Washington Post. Dans un long texte titré «Vous voulez la sécurité ? Mettez fin à l'occupation», il annonçait qu'il allait sans doute être éliminé par les Israéliens.
Ennemi public. Le chef du Fatah (le mouvement d'Arafat) en Cisjordanie, véritable emblème de la nouvelle Intifada, n'a pas été tué, mais arrêté, hier, par une unité d'élite israélienne, dans sa propre ville, Ramallah. Pour le gouvernement Sharon, ce petit homme tout en nerfs et paradoxalement en rondeurs, était devenu l'ennemi public numéro un, le responsable de la radicalisation des Tanzim (milices armées du Fatah) et l'instigateur direct de certaines des dernières attaques anti-israéliennes. Mais il reste aussi un des possibles successeurs d'Arafat. «Ce n'est pas impossible qu'il ait un rôle à jouer dans la suite des événements», nous confiait hier soir un responsable israélien. L'arrêter valait donc mieux que l'éliminer.
L'«après-Arafat», c'est bien ce que Sharon cherche à susciter depuis quelques jours. En soumettant dimanche au secrétaire d'Etat américain Colin Powell l'idée d'une «conférence de paix» régionale, avec la participation d'une délégation palestinienne mais sans Arafat, le Premier ministre israélien a, en réalité, contribué à recentrer les débats sur le Palestinien.
Revenu les mains vides de Beyrouth et Dam