Dès les premières volées de pierres, à la fin septembre 2000, les stratèges d'Israël se devaient de poser un visage sur la nouvelle Intifada. Menant chacune des manifestations dans la région de Ramallah, défilant toujours en tête de cortège, prompt à éclaircir pour la presse la stratégie apparemment confuse de la résistance palestinienne, Marwan Barghouti s'est rapidement imposé comme une figure incontournable de cette révolte. Au point de devenir, pour le ministre israélien de la Défense, «le cerveau des attaques terroristes» contre l'Etat hébreu.
Rébellion structurée. En tant que responsable du principal mouvement nationaliste palestinien et chef du parti présidentiel, le secrétaire général du Fatah en Cisjordanie a pris plus que sa part dans la coordination, voire la direction de l'intifada Al Aqsa. Militant infatigable, organisateur méticuleux, ce professeur de sciences politiques de 42 ans, à la bouille ronde et joviale, a contribué à transformer l'émeute spontanée d'une population exaspérée par l'extrême lenteur du processus de paix en une rébellion structurée au service des objectifs politiques de la direction palestinienne qui cherche à renforcer sa position dans les négociations. Mais, à cause de ce rôle clé, Marwan Barghouti a toujours pris grand soin de ne pouvoir être confondu avec un dirigeant de la branche armée du Fatah quand celle-ci revendique désormais des attentats terroristes en Israël.
Né en 1959 dans une famille de paysans près de Ramallah, Barghouti entr