Dans le mail envoyé aux salariés de Canal +, le 13 mars dernier, pour répondre aux attaques de Jean-Marie Messier, Pierre Lescure et Denis Olivennes le disaient tout net : «Le groupe Canal + a parfaitement atteint ses objectifs 2001.» Et de comparer les objectifs fixés par Jean-Marie Messier avec les résultats obtenus. J2M avait demandé 4,3 milliards d'euros de chiffre d'affaires ? Canal + en affiche 4,5 millions. Vivendi Universal voulait 567 millions d'euros d'EBITDA (le résultat d'exploitation) ? Ils en ont 575 millions. 65 millions de synergie avec les autres activités du groupe étaient exigés ? C'est finalement 78 millions qu'ils ont eu au bout du compte. Alors quoi ? D'où vient le cash négatif de 500 millions d'euros montré du doigt par Messier ? Essentiellement de Telepiù, et ce pour 352 millions d'euros. La filiale satellitaire italienne est minée par la concurrence avec Stream qui a fait flamber les droits du foot et par le piratage. Actuellement, elle attend l'accord de l'antitrust italien pour fusionner avec Stream. Bien sûr, ils auraient pu vendre Telepiù, mais comme le soulignent, perfides, Lescure et Olivennes : «Cela n'a pas été le choix stratégique fait avec Vivendi Universal.» Conclusion : «2002, poursuivent les ex-dirigeants de Canal +, sera notre année la plus difficile. Parce que les fusions en Italie et en Pologne vont creuser notre cash négatif.» Difficultés déjà largement entamées en 2001 avec, pour la première fois, une baisse des abonnements : l'anné
Les vrais comptes de Canal +
Article réservé aux abonnés
par Isabelle ROBERTS
publié le 18 avril 2002 à 23h04