Avec un tout petit 3,6 % des voix (à 23 h 30, selon la Sofres), jamais le PCF n'a connu un tel naufrage. Perceptible depuis les élections européennes de 1999, accentué avec les municipales de 2001, l'écroulement du parti de Robert Hue est confirmé. Il est devenu un mouvement marginal... même s'il parvient à sauver les meubles aux législatives de juin.
Le séisme Le Pen a secoué la place du Colonel-Fabien. Dès 20 h 15, Robert Hue faisait part de sa «tristesse» et de sa «colère» non pas tant pour son «très faible» score mais pour «la catastrophe» du premier tour. «Les forces de démocratie sont confrontées à un problème majeur. [...] La France ne mérite pas cette terrible régression que serait l'élection de Le Pen.» Une «nette défaite» mise au débit de «la gauche de gouvernement». Donc de lui-même.
«Mutation» ratée. Aujourd'hui se pose la question de «l'utilité» d'un PC en France, selon le mot de Pierre Blotin, l'éminence grise de Hue. Au départ, le combat du candidat était risqué. Lancé dans «la mutation» interne, il n'a pu la faire comprendre à l'opinion. D'autant que, stratégiquement, elle signifiait participation au gouvernement et partie prenante dans les conflits sociaux. A ce petit jeu, le PCF a laissé un boulevard à l'extrême gauche radicale, plus crédible dans sa contestation de la politique gouvernementale. «Il n'y a pas eu de rééquilibrage de la gauche. Nous avons laissé le terrain de la radicalité à d'autres», regrettait hier soir Roger Martelli, l'un des chefs de file