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Le Pen ou le hold-up électoral du siècle

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Malgré la scission du FN en 1998, il profite de la sanction infligée à Jospin et réalise son vieux rêve: figurer au second tour d'une présidentielle.
publié le 22 avril 2002 à 23h06

Des manifestations en pagaille dans toute la France contre cette extrême droite devenue soudain challenger du président sortant. «Un coup de tonnerre», a déclaré Lionel Jospin. Hier soir, à 20 heures, Jean-Marie Le Pen accédait enfin à son rêve suprême : être présent au second tour d¹une élection présidentielle. Et faire la nique à Jacques Chirac, son ennemi intime depuis toujours.

Aussitôt, il appelait au rassemblement «du peuple de France, ouvriers, métallos et mineurs». A 23 h 30, les estimations le créditaient de 17,2 % des voix face à un Jacques Chirac tournant à moins de 20 %. Le leader d¹extrême droite s¹est réjoui de cette «grande défaite des deux leaders de l¹établissement».

«Ostracisme». Le président du Front national peut savourer cette victoire : il a battu son record de la présidentielle de 1995, au cours de laquelle il avait réuni 15,3 % des suffrages. Il balaye ce score, ainsi que les effets de la scission du FN et de l¹«ostracisme politique» dont il dit avoir été victime. Bruno Mégret, qui a quitté le Front national en 1998, a tout de suite appelé à voter pour Le Pen au second tour, se réjouissant (avec ses 2,5 % des voix) «des scores spectaculaires de la droite nationale et républicaine (Š) et tout particulièrement, disons-le, celui de Jean-Marie Le Pen». Lequel s¹est durablement installé, au soir du premier tour, comme le leader d¹une force d¹une ampleur faisant presque jeu égal avec la première droite française.

Hier soir, la grande gueule a gagné, en fin de