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Libération

L'insécurité, programme préféré de la télé

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Les JT ont alimenté un sentiment de peur dans tout le pays.
publié le 23 avril 2002 à 23h08

Vendredi et samedi, un fait divers fait le tour des journaux télévisés et des chaînes infos : un vieil homme tabassé à Orléans. «La bêtise et la barbarie», selon Béatrice Schönberg sur France 2. Les images, insupportables, complaisantes, montrent la victime ­ désignée sous le surnom de «Papi Voise» ­ commotionnée, en train de pleurer dans son lit d'hôpital. «Quand j'ai vu ce reportage, décliné sur plusieurs chaînes, raconte un journaliste télé, je me suis dit : "ça y est, Le Pen prend deux points."» La télé a-t-elle influencé le vote ? Depuis plusieurs mois, les sujets consacrés à l'insécurité font florès, au point même que l'Unité de bruit médiatique, outil qui mesure la résonance d'un thème dans les médias, montre que l'insécurité a occulté ces derniers mois l'euro.

C'est TF1 qui, d'ordinaire, est abonnée à l'insécurité dans ses JT et dans ses Droit de savoir dont un des sujets favoris semble être la brigade anticriminalité en expédition dans les cités. Parfois jusqu'à la nausée. Le 14 janvier, la Une diffuse ça peut vous arriver. Au sommaire : le braquage de voitures, les rodéos sur l'autoroute, la violence avec cette antienne rabâchée par l'animatrice : «ça peut vous arriver.»

Mais France 2 n'est pas en reste. L'émission de décryptage des médias, Arrêt sur images (France 5), décortiquait récemment son journal télévisé de 13 heures, présenté par Daniel Bilalian. Le constat est sans appel. En mars, Bilalian a évoqué 63 fois le thème de l'insécurité contre 41 fois pour le 13