Finis les discours policés et lisses du candidat en campagne. Jean-Marie Le Pen a retrouvé, hier, son ton d'antan au cours d'une conférence de presse. Présent pour la première fois de sa longue carrière politique au second tour de l'élection présidentielle, le leader d'extrême droite s'est montré tel qu'en lui-même. Il a invité un journaliste stagiaire à se taire, exhorté un journaliste danois à regarder ce qui se passe dans son pays, renvoyé le représentant de la RAI (la radio-télévision italienne) dans les cordes. Etroitement encadré par ses gardes du corps, équipé pour l'un d'un porte-documents pare-balles, le président du Front national s'est présenté «comme l'homme des Français libres, comme l'homme du petit peuple de France qui compte bien se faire respecter dans son propre pays. C'est la France rurale, des commerçants, des bureaux, des ateliers, des usines qui m'a accordé sa confiance». Le Pen s'est vanté d'avoir provoqué «un séisme» en se qualifiant pour la finale présidentielle. «Les Français ont décidé de bousculer le système en place», a-t-il déclaré devant une centaine de journalistes massés dans la cour du siège du FN, là même où dimanche soir ses partisans fêtaient le succès de leur champion.
«Bande des quatre». Pour le Pen, cette élection marque «la fin d'un cycle qui voit succomber un système politique décadent, corrompu et sclérosé. C'est l'écroulement de la société de connivence» représentée par les quatre grandes formations politiques de l'établissement. Ja