Comment en est-on arrivé à cette incroyable alternative : une France qui, pour la représenter à la tête de l'Etat, n'a le choix qu'entre un démagogue d'extrême droite et un homme de droite dont la probité, le bilan et la capacité à tenir ses promesses sont contestés jusque dans son camp ? Au lendemain du cataclysme du 21 avril, il est à parier que les examens de conscience vont être douloureux. Et prendre du temps. Surtout à gauche où le nécessaire débat risque d'être gelé jusqu'à la fin des législatives. Le thermomètre, lui-même, est sur la sellette. Sondeurs et médias n'avaient pas prévu le vote des Français ; ce qui suscite la grogne d'abstentionnistes ou d'électeurs protestataires de gauche qui se plaignent d'autant plus qu'ils ont mauvaise conscience : «Si on avait su...» Si elle a réservé peu de place à la campagne de premier tour, la télévision, elle, est accusée d'avoir fait la part belle à l'insécurité, participant à grossir un obsessionnel sentiment de peur dans le pays. Mais, quels que soient les défauts du thermomètre, ils n'expliquent pas seuls le cataclysme. Recension des principales causes.
L'obsession de l'insécurité. Les faits divers, dont certains aussi exceptionnels que la tuerie de Nanterre, ont rythmé toute la campagne du premier tour. Et fait l'essentiel de l'actualité. Cela a contribué à accréditer l'idée que l'insécurité est bien le premier mal de l'Hexagone. Une perception qu'ont les Français depuis les municipales de 2001 alors qu'en Allemagne, par e