Le succès venu, le FN se trouva dépourvu. Pris de court, à tout le moins. Jean-Marie Le Pen avait beau clamer sa possible présence au second tour de la présidentielle, histoire de galvaniser ses troupes, le Front national ne s'était pas vraiment préparé à cette possibilité. «Dire qu'on s'y attendait, c'est beaucoup dire», avoue un des permanents du FN. «Nous gérons de manière calme et paisible ce second tour avec toutes les inconnues pour une formation qui y participe pour la première fois», assure de son côté Marine Le Pen, qui constate qu'«en face, ils sont beaucoup plus désorganisés que nous, au point de se diviser pour savoir s'il y aura un débat ou non. Ils avaient prévu un second tour entre technocrates».
Un seul meeting. Depuis lundi, l'ensemble du staff de campagne et du bureau politique multiplie les réunions au Paquebot, le siège du mouvement d'extrême droite à Saint-Cloud, pour arrêter les dix prochains jours de campagne. Avant le premier tour, Jean-Michel Dubois, le responsable des grandes manifestations au FN, avait annoncé la tenue de six meetings en province sous chapiteau, avec, en point d'orgue, le traditionnel défilé de Jeanne d'Arc le 1er mai à Paris. Un nombre ramené le lendemain à deux meetings, l'un à Marseille et l'autre à Lyon. Hier, le FN annonçait qu'une seule grande réunion publique aurait lieu à Marseille, le 2 mai. En 1988, le leader d'extrême droite avait réuni près de 50 000 personnes au Stade vélodrome. Le Pen envisage également de se déplacer