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Libération

Les socialistes affichent leur unité à tout prix

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Réuni hier en conseil national, le PS infléchit son discours vers la gauche, sans l'autocritique attendue.
publié le 24 avril 2002 à 23h09

Analyser la débâcle sans verser dans le règlement de comptes, corriger le cap sans se déchirer, tel était le casse-tête des socialistes, réunis hier soir dans le huis clos d'un conseil national convoqué à l'Assemblée nationale. Pari délicat, pari tenu. Pour l'instant.

Tirant les leçons de l'échec de Lionel Jospin, le PS s'est donc efforcé de mettre la barre à gauche dans l'optique des législatives des 9 et 16 juin. Une inflexion précipitée mais sans heurts excessifs, le procès de l'influence «sociale-libérale» des «modernes» Dominique Strauss-Kahn, Pierre Moscovici ou Laurent Fabius demeurant pour l'essentiel implicite. Sans doute parce que le spectre des querelles intestines des années 90 plane encore sur les esprits socialistes. Sans doute aussi parce que le traumatisme collectif imposait la retenue. L'hommage obligé, rendu par tous les orateurs, à l'absent Lionel Jospin a achevé d'anesthésier les velléités de grand déballage. «L'unité demeure notre principal atout», a souligné d'entrée François Hollande. Le patron du PS a réclamé un «débat maîtrisé» imprégné d'«esprit de responsabilité» : «Je n'accepterai aucune dérive !», a-t-il prévenu. Une préoccupation commune à l'ensemble des participants.

«Clarification». Dès lors, impulsée par les deux minorités de gauche, les emmanuellistes et la Gauche socialiste, la critique des fautes passées est demeurée mesurée. Henri Emmanuelli s'en est pris au dogme de la «modernité». Il a réclamé un vote des militants pour faire adopter une