Le 1er Mai sera-t-il une grande démonstration de force anti-Le Pen ? L'idée de faire de la fête du Travail le rendez-vous majeur de la protestation est née dès dimanche soir : à peine le résultat des élections connu, Noël Mamère appelait à faire du 1er Mai «une journée de défense de la démocratie» ; Alain Krivine et Olivier Besancenot avaient, de leur côté, adopté très vite la même attitude pour la LCR. Puis le PCF s'est déclaré partant «pour un grand 1er Mai anti-FN», comme le souhaitent de nombreuses organisations. Hier soir, le conseil national du PS a lui aussi décidé de défiler. On devrait retrouver également de nombreuses associations comme SOS Racisme ou Attac. Un beau front contre le Front. Michel Tubiana, le président de la Ligue des droits de l'homme, pronostique : «Ce sera la principale journée de mobilisation.»
Le problème, c'est que le 1er Mai est d'abord l'affaire des syndicats. Et, de ce côté, rien n'est simple. FO fait bande à part, et la CFTC réserve sa réponse. Le défilé, convoqué à 15 heures, de la place de la République à la Bastille, sera emmené par la CGT, la CFDT, l'Unsa (autonomes) et les enseignants de la FSU. Le G10 Solidaires (Sud) et la CNT (anarchistes), qui ont été refoulés de la réunion entre «syndicats représentatifs», s'y joindront quand même.
Pour la CGT, c'est sans surprise : la centrale de Bernard Thibaut avait rapidement pris position lundi : «La gravité de la situation» impose un rassemblement syndical unitaire «d'une ampleur considérable