Changement de pied, changement de ton. Sur France 2 hier soir, Jacques Chirac a poursuivi dans le registre solennel et grave de son discours de la veille, à Rennes. «Dimanche soir, j'ai ressenti les mécontentements et les inquiétudes des Français. Je les ai compris», a-t-il expliqué d'emblée. A nouveau, il a fait part de sa «grande inquiétude face à la montée de l'extrême droite» et affirmé que «les valeurs universelles de la France [étaient] soudain en train de vaciller». Il s'est dit «inquiet pour l'image de notre pays à l'étranger». Professoral, le chef de l'Etat a rappelé qu'à «chaque fois que l'extrême droite a pris légalement le pouvoir, ça c'est très, très mal passé» par la suite. Petit cours de civisme également sur le sens du bulletin de vote : «Il ne doit pas être l'expression d'une humeur mais d'une décision qui doit être ensuite assumée.»
Combat moral. Interrogé sur son refus de débattre à la télévision avec son adversaire du second tour, Jean-Marie Le Pen, il a assuré «ne pas avoir peur de lui mais peur de l'extrême droite pour la France». Pour justifier cette fin de non-recevoir, Jacques Chirac a rappelé qu'il s'était toujours opposé aux alliances avec le Front national : «Je suis prêt à débattre avec tout le monde. J'ai débattu avec tous les représentants des grandes forces politiques de notre pays mais, dans ces circonstances, je n'ai rien de commun (avec le président du FN, ndlr). C'est un combat moral que j'ai mené depuis toujours. J'ai toujours refusé l'all