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Extrêmes périphéries

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On ne vote pas de la même façon selon l'endroit où l'on habite. La gauche résiste mieux dans la ville-centre que dans les zones péri-urbaines.
publié le 25 avril 2002 à 23h10

La France est complètement urbanisée, mais avec des variations importantes dans les paysages et les modes de vie, avec des gradients d'urbanité qui permettent de classer, autrement que par l'opposition rural-urbain, les différents lieux d'habitat. Grâce à l'usage des données sur les déplacements domicile-travail, la nomenclature des «aires urbaines» mise au point depuis quelques années par l'Insee permet, malgré ses limites, de mieux saisir cette nouvelle situation. Les 354 principaux espaces urbains français (48 millions d'habitants en 1999) sont découpés en deux zones : les agglomérations («pôles urbains») rassemblent, autour de la commune-centre, des banlieues formant un continuum bâti ; les «couronnes périurbaines» correspondent à des espaces physiquement disjoints de l'agglomération mais entretenant avec elle de fortes relations fonctionnelles.

Les aires urbaines montrent une forte différenciation des comportements selon la position par rapport au centre. Si l'on examine le rapport gauche-droite gouvernemental pour Paris, Lyon et Marseille, on constate d'abord qu'ils sont dans l'ensemble équilibrés, proches des moyennes nationales, ce qui fait contraste avec des villes moins importantes. La gauche réussit mieux dans la ville classique (centre + banlieues) que dans le périurbain, avec un récent regain dans les centres historiques. Et c'est dans le monde des périphéries que les mouvements protestataires trouvent leurs électorats. Si, dans l'ensemble, les espaces urbains s'