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Libération

Jospin «ni amer», «ni frustré»

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Emotion au dernier Conseil des ministres.
publié le 25 avril 2002 à 23h10

Ils sont sortis une dernière fois «groupés» de l'Elysée. Avant de déjeuner une dernière fois «tous ensemble» à Matignon. Avec «Lionel». Une ambiance de défaite jusque dans le menu, «filet de boeuf Wellington, pommes surprises». Wellington ? Le chef des troupes anglaises à Waterloo... Hier, les lieutenants de Lionel Jospin ont enterré leur vie de ministre.

Le matin ­ «sauf circonstances exceptionnelles», selon les mots de Jacques Chirac ­, ils ont assisté à leur dernier Conseil des ministres, 1er mai oblige. Quelques décrets, des légions d'honneur, la nomination au Conseil d'Etat d'Alain Christnacht, chargé à Matignon des dossiers «sécurité» et «Corse» : le Conseil des ministres a démarré «de manière très rituelle», raconte un participant. Rituel, aussi, «l'exercice obligé du langage très proustien» d'Hubert Védrine sur la situation internationale. Moins convenue, en revanche, la prise de parole de Jacques Chirac, avec «un sourire un peu fort et appuyé» en direction de Lionel Jospin : «Ainsi se termine...» Le Premier ministre rompt la coutume en prenant la parole après le Président. Il dit son «sentiment d'avoir servi la France», remercie «collectivement» ses ministres et même Jacques Chirac «pour la façon courtoise et simple avec laquelle il a présidé» les Conseils des ministres. Le Président répond par des froides «salutations républicaines». Poignée de mains à chacun.

«Très bien, très bien». Sur le perron, le Premier ministre se contente d'un «très bien, très bien», quand on