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Libération

Le grand écart de la jeunesse

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La fracture s'élargit entre anti et pro-Le Pen, diplômés et exclus.
publié le 25 avril 2002 à 23h09

Pas d'exception pour la jeunesse. Les moins de 25 ans sont, à l'image des Français, partagés entre partisans de Le Pen (un sur cinq, au plus) et opposants à l'extrême droite. «Il y a incontestablement une fracture au sein de la jeunesse, analyse Nonna Mayer, directrice de recherche au Centre d'études de la vie politique française (Cevipof). D'un côté, il y a les diplômés. De l'autre, les exclus.» Sa collègue, Anne Muxel, auteure de l'Expérience politique des jeunes (Paris, Presses de Scien ces-Po), partage le même point de vue : «Il y a vraiment une fracture qui ne cesse de s'élargir, expliquait-elle hier à l'Humanité. Cette fracture montre bien la faillite de la mission qui devrait être celle de l'éducation. C'est un enjeu de taille. Il y a une jeunesse diplômée qui s'oppose à une jeunesse non diplômée. Non seulement du point de vue de leurs expériences sociales, de leurs conditions de vie et de réalisation, mais aussi sur des conceptions de démocratie et des valeurs.» Bref, désormais, il y a la jeunesse d'en haut et celle d'en bas. La jeunesse dans le système et celle hors le système.

Evolutions amplifiées. Les moins de 25 ans représentent 15 % de l'électorat. Soit près de 4,5 millions de voix. Ils ont été un peu moins nombreux que la moyenne des Français à s'être déplacés dimanche pour voter. D'après l'enquête effectuée à la sortie des urnes par Louis-Harris (1), 30,8 % des jeunes se sont abstenus (alors que le taux d'abstention national est de 28,40 %). «Ils ont été plus